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Bonjour à tous,

Je suis propriétaire d'une ancienne grange en pisé rénovée. A certains endroits sur les murs nord et ouest (les moins protégés de la pluie), j'ai de profond trous (> à 10 cm) et de belles fissures (plusieurs mètres sur quelques centimètres de larges).

Je souhaite donc combler ces "ouvertures" pour éviter que l'eau de pluie ne viennent abimer à terme les murs.

J'ai lu beaucoup de chose et ce qui ressort c'est que le mieux est d'uiliser la terre de mon jardin pour boucher ces trous et fissures. Cela semble en effet cohérent, peu honéreux et simple (encore que...).

En effet, ma question : comment à partir de la terre (très argileuse) de mon jardin je peux obtenir un mélange qui puisse être projeté (manuellement) sur les murs pour réparer les trous ? En plutôt, quelles sont les proportions qu'il faut respecter entre la terre, les gravillons, le sable et l'eau ? (je n'ai rien trouvé sur le web à ce jour en termes de proportions)

D'avance merci de vos expériences.

Renaud

Ren38 a écrit : En effet, ma question : comment à partir de la terre (très argileuse) de mon jardin je peux obtenir un mélange qui puisse être projeté (manuellement) sur les murs pour réparer les trous ? En plutôt, quelles sont les proportions qu'il faut respecter entre la terre, les gravillons, le sable et l'eau ? (je n'ai rien trouvé sur le web à ce jour en termes de proportions)

D'avance merci de vos expériences.

Renaud

Bonjour,
Pour ce faire,en colmatage ou enduisage partiel,la mise en oeuvre est similaire à une finition au torchis.Ce copier/coller d'une de mes interventions faite sur un forum confrère:

Un des plus anciens matériaux de construction traditionnel sous bien des latitudes: le torchis
Ce matériau est certainement à classer dans les plus bas coûts d'énergie grise,tant en fabrication qu'en recyclage.

Le dosage est à estimer en fonction de la nature des composants extraits et récupérés localement.*

Proportion basique des différents matériaux :
- 2 à 2,5 vol. de paille broyée/hachée (détrempe préalable conseillée)
- 2 à 2,5 vol de sable grossier
- 2 à 2,5 vol de terre grasse
- 1 à 1,5 vol de chaux éteinte (dosage fluctuant de ce liant lorsque le taux d'argile est trop bas dans les terres). - eau

*-Certains sables de rivière peuvent être plus limoneux après une crue
-des sables de carrière peuvent être délavés ou plus terreux
-des terres extraites peuvent être aussi plus ou moins argileuses (25 % à 30 % de proportion d'argile serait l'idéal)

Les végétaux employés en qualité d'armature naturelle sont souvent des sous produits d'après récolte ( pailles,tiges,fibres ligneuses...) ou de broyat après abattage (certaines espèce palmiers,cocotier,par exemple)
La liste des végétaux employés n'est pas exhaustive.Ceci est fonction des cultures et essences locales.


Déposez aussi (et récupérez) toutes les surfaces de pisé non adhérente,et mélangez le à votre nouveau mortier.
Bien humidifier avant chaque passe.
Nota:la terre à récupérer doit se faire sous la couche arable,souvent à plus de 30 cm de profondeur.
"J'ai lu beaucoup de chose et ce qui ressort c'est que le mieux est d'utiliser la terre de mon jardin"
C'est bien de provenance immédiate qu'a été extraite cette terre pour ce bâti ancien.

En complément de cette réponse schématique,quelques vidéos,pour visualiser la mise en oeuvre:
http://www.google.com/search?q=pis%C3%A ... CGcQqwQwEA

Bon aboutissement dans cette restauration,
Cordialement.

Merci pour cette réponse rapide. J'avais lu pas mal de posts intéressants dont vous étiez l'auteur.

Dans le mélange, suis je obligé de mettre de la chaux ? Il me semblait que la chaux était utilisée dans un second temps pour réaliser les enduits sur le pisé ?

En parallèle à votre réponse, j'ai trouvé ça sur le pisé coulé :

"On mélange les graviers, sables et argiles avec de l’eau par une action mécanique de brassage dans une bétonnière. On obtient ainsi un mortier de gravier argileux dont la teneur en eau est telle qu’en formant une colonne de 60 cm de haut,celle-ci ne s’effondre pas sous son propre poids. Ce mortier, très plastique, est projeté sans avoir besoin d’utiliser de coffrage car il n’exerce aucune poussée horizontale.
Le mortier est utilisé tel quel pour reprendre en sousoeuvre les angles fragilisés, les trous et les fissures, voire même tout un ensemble de murs en pisé."

Qu'en pensez vous ?

Merci

Ren38 a écrit :
Dans le mélange, suis je obligé de mettre de la chaux ? Il me semblait que la chaux était utilisée dans un second temps pour réaliser les enduits sur le pisé ?

Bonjour,

Pas nécessaire d'enrichir avec de la chaux (type NHL2 ou NHL 3,5 blanche) si la teneur en argile est aux alentour de 25 à 30 %.Un taux d'argile élevé à suffisamment qualité de liant.

Quant à votre deuxième question:
En projetant à la truelle (coup de poignet oblige!) puis en serrant le mortier dans les fissures,celà ne suffirait pas?
C'est donc à vous d'adapter la mise en oeuvre,in situ,en fonction de vos compétences.La mise en oeuvre du deuxième paragraphe que vous citez étant tout aussi adaptée.
Mais par clavier interposé,il est toujours difficile de répondre à toutes les questions!

Mais si besoin est,je prolongerai cet échange en vous communiquant la formulation de base d'enduit chaux sur pisé,si c'est dans vos projets de finition.

Cordialement.

Bonjour,

Depuis votre dernier message, j'ai fait plusieurs essais. J'obtiens un bon mélange à base de sable (pris dans une carrière qui a servi à l'époque à construire ma maison), de l'argile issu de mon jardin, de l'eau. Le tout donne un mélange homogène qui m'a l'air pas mal.

Le problème c'est que la cohésion ne se fait pas entre ce mélange et le mur existant. En fait je l'ai étalé à la truelle sur des portions abîmée du mur, mais il ne "colle" pas au mur. Il ne tombe pas mais je peux facilement le faire tomber. (Les déficits à reprendre sont de l'ordre de 4 à 5 cm)

J'ai essayé de gratter le mur, de le mouiller mais le résultat est le même : pas de cohésion.

Par ailleurs j'ai essayé un mélange composé uniquement de chaux, de sable et d'eau (50% chaux et 50% sable). Dans ce cas, la cohésion se fait et cela tient. Mais pour moi ce type de mélange doit plutôt être utilisé comme un enduit (max 1 cm d'épaisseur) et non pour être étaler sur plusieurs cm

Donc j'en ai conclu qu'il fallait mettre de la chaux en grande quantité dans mon mélange initial. J'ai testé sans plus de succès...

Quelle est votre technique pour que la coéhsion entre les 2 matières se fasse et que cela tienne ??

Merci

Renaud

Ren38 a écrit :
Le problème c'est que la cohésion ne se fait pas entre ce mélange et le mur existant. En fait je l'ai étalé à la truelle sur des portions abîmée du mur, mais il ne "colle" pas au mur. Il ne tombe pas mais je peux facilement le faire tomber. (Les déficits à reprendre sont de l'ordre de 4 à 5 cm)
Quelle est votre technique pour que la coéhsion entre les 2 matières se fasse et que cela tienne ??

Merci

Renaud

Bonjour,

Pour favoriser la liaison:
Bien humidifier la veille (jusqu'à refus) le support.Le réhumidifier moins d'une heure avant l'application.Et le réhumidifier modérément entre chaque passe.
Rappel:le support doit être exempt de tous dépôts de ciment,plâtre,peinture,c'est à dire remis à nu.

comment à partir de la terre (très argileuse) de mon jardin
Si les terres utilisées sont bien identiques à celles qui ont servies au pisé d'origine,vous ne devriez pas rencontrer de difficulté concernant l'accroche et la liaison.Un pisé "propre" est poreux et accroche facilement la matière à formulation identique.

D'après vos indications,le dosage chaux (hydraulique type nhl 3,5,j'espère!) est exagéré.Cette chaux intervient en qualité de liant dans le pisé que dans la mesure ou le taux d'argile est trop bas.

N'étant pas,in situ,pour comprendre cette difficulté que vous rencontrez,je vous suggère donc d'appliquer sur toutes les surfaces et trous à reboucher,de projeter préalablement un gobetis de chaux.Celui-ci devrait favoriser la liaison.
Dernier point de mise en oeuvre du pisé:
après avoir projeté le mortier,pensez à le serrer à la truelle ou langue de chat dans les trous et fissures.

Cordialement.