contrôle de prise de terre : mise au point

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Totor
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contrôle de prise de terre : mise au point

Message par Totor »

Je réponds à une question qui a été posée sur un autre site où je n'ai pas accès parce que la réponse donnée là-bas par un pseudo-spécialiste est, une fois de plus, non seulement erronée mais peut conduire un ami bricoleur à un accident grave voire mortel !

NON : "mesurer entre 220 et 240 V entre phase et terre" ne signifie absolument pas que la prise de terre est bonne !

J'explique encore une fois :
- La résistance d'une prise de terre est très bonne si elle est égale au plus à 100 Ohms. Dans tous les cas, elle devient franchement mauvaise à partir de 1 000 Ohms (dixit Promotelec !).
- La résistance interne d'un voltmètre digne de ce nom est habituellement de plusieurs mégohms, c'est 10 mégohms en général (soit 10 millions d'Ohms).
- Prenons le cas d'une prise de terre "affreuse" de résistance de 100 000 Ohms (soit 1 000 fois plus que le normal, et 100 fois plus que le maximum admis, donc totalement inefficace et DANGEREUSE puisqu'elle ne protège rien et personne).

Mesurons la tension entre phase et terre, en admettant qu'elle est de 230 V (valeur nominale) entre phase et neutre.
Le voltmètre va indiquer (calcul archi-simple) :
230 V / (10 000 000 + 100 000) x 10 000 000 = 227,7 Volts !

Sans commentaire...

Je préconise souvent de mesurer une résistance de terre en intercalant une résistance stable de puissance entre phase et terre de la plus faible valeur possible - et connue - sans entrainer la coupure du disjoncteur différentiel.
Il suffit alors de mesurer la tension entre phase et neutre et aussi l'intensité qui passe afin de calculer la résistance de la terre, puisque cette dernière est en série avec la résistance d'essai (simple application de la loi d'Ohm, R = U / I, on soustrait ensuite au résultat R la valeur de la résistance d'essai pour obtenir la résistance de la liaison de terre !).

D'autre part, l'emploi d'un "telluromètre de terre", pour autant que l'on possède cet appareil et que l'on sache s'en servir, ne conduit qu'à mesurer la terre locale, sans pour autant chiffrer avec exactitude la liaison de terre totale qui part du neutre du générateur pour aboutir à la borne de terre de l'utilisateur !

Merci de m'avoir suivi (c'était un peu long), en espérant qu'il n'est pas trop tard ... <img src="icons/icon35.gif" alt=":jap:" border=0 align=absmiddle>
zitoun

Re: contrôle de prise de terre : mise au point

Message par zitoun »

bonjour totor

tout d'abord pardonnez l'ignorance d'un supergronul bricoleur occasionnel.
j'ai lu avec attention vos précédentes interventions pour la vérification de la terre. Néanmoins et malgré votre précision extrême, je souhaiterais quelque explications sur la méthode de mesure :
"Je préconise souvent de mesurer une résistance de terre en intercalant une résistance stable de puissance entre phase et terre de la plus faible valeur possible - et connue - sans entrainer la coupure du disjoncteur différentiel.
Il suffit alors de mesurer la tension entre phase et neutre et aussi l'intensité qui passe afin de calculer la résistance de la terre, puisque cette dernière est en série avec la résistance d'essai (simple application de la loi d'Ohm, R = U / I, on soustrait ensuite au résultat R la valeur de la résistance d'essai pour obtenir la résistance de la liaison de terre !)."
U = RI, ça me rappelle quelques souvenirs de jeunesse, mais "résistance stable de puissance entre phase et terre de la plus faible valeur possible" je ne sais pas de quoi il s'agit.
Sans abuser de votre temps, pourriez vous préciser le matériel (marque, type...) ainsi que la TK de mesure de l'intensité et de la tension... afin que je ne grille pas mon métrix !

merci d'avance de votre patience
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Totor
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Re: explications

Message par Totor »

Soit Rt la résistance de boucle de terre à mesurer et Re la fameuse résistance d'essai placée en série avec un ampèremètre, entre phase et fil de terre débranché de l'installation en aval.

Re doit être stable, supporter une bonne puissance et de valeur connue avec précision, la plus faible possible sans faire disjoncter le différentiel.

La valeur de 1 500 Ohms me semble un bon compromis pour les différentiels de tête égaux ou supérieurs à 300 mA. On peut en trouver sur commande dans des magasins spécialisés en composants sous l'appellation normalisée NF/UTE RE3 ou RB35.
Moi, j'utise bêtement un fer à souder Ersa de 35 Watts (donc environ 1 500 Ohms) qui a la particularité presque unique d'avoir une résistance stable en température, ce qui est indispensable.

Il suffit alors de mesurer la tension V entre phase et neutre et simultanément (ou presque) l'intensité I qui passe.

Rt = (V / I) - Re

On peut aussi mesurer la tension aux bornes de Re pour déterminer l'intensité, puisque V / Re = I (la fameuse loi de Mr Ohm !).

C'est plus clair ? Merci.
zitoun

Re: explications

Message par zitoun »

merci maître

votre très humble

zitoun
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Totor
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Re: petit complément sur la mesure de terre

Message par Totor »

Merci Zitoun, restez assis et couvert, je suis confus .... <img src="icons/icon36.gif" alt=":benetton:" border=0 align=absmiddle>

Question courante pour mesurer une terre : Pourquoi ne pas la mesurer tout simplement avec un Ohmmètre ? D'un piquet à un autre par exemple ?

Réponse : Du fait des courants telluriques (qui circulent partout dans la terre) et des phénomènes d'électrolyse (comme une pile), il est nécessaire d'utiliser du courant alternatif ou impulsionnel avec une tension appliquée et une intensité suffisantes pour s'affranchir du mieux possible de tous ces phénomènes "parasites", ce que ne peut absolument pas faire un ohmmètre classique. PROMOTELEC (qui fait autorité en la matière) est d'ailleurs très net sur ce sujet.

Il faut donc aussi se méfier des procédures "sauvages" qui recommandent l'emploi d'un ohmmètre, lequel peut indiquer une valeur totalement fausse allant dans le pire des cas à une résistance "négative" !
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