Les complexes isolants

Pour réaliser une isolation par l’intérieur, généralement en rénovation dans une maison ou un logement anciens, on utilise des complexes isolants manufacturés…


Il s’agit classiquement d’une plaque de plâtre à bords amincis, sur laquelle est collée une couche plus ou moins épaisse d’isolant qui peut être de différentes natures. S’il s’agit d’une laine minérale, la colle est une résine thermofusible. Pour les plastiques alvéolaires, la colle est en polyuréthane ou urée-formol. Le complexe peut intégrer ou non un pare-vapeur, qui peut-être en kraft/aluminium, en kraft/polyéthylène, en PVAC ou simplement en aluminium. Les complexes sont classés selon trois catégories en fonction de leur degré de perméance (résistance à la vapeur d’eau). La catégorie P1 représente les plus perméables et P3 les moins perméables. Généralement, les produits P1 et P2 ne sont pas pourvus de pare-vapeur.

Les complexes classés P1 sont destinés aux parois en maçonnerie et en béton, dont la résistance thermique est supérieure ou égale à 0,086 m2.K/W pour les constructions situées en dehors des zones très froides.

Les complexes classés P2 sont destinés aux parois en béton d’une épaisseur inférieure à 15 cm, dont la résistance thermique est inférieure à 0,086 m2.K/W pour les constructions situées en dehors des zones très froides.

Les complexes classés P3, pourvus d’un pare-vapeur, sont destinés aux parois verticales en maçonnerie ou en béton en zone très froide (température de base inférieure à – 15 °C ou altitude supérieure à 600 m en zone H1) et aux murs revêtus d’un enduit plâtre, et ce, quelle que soit la résistance thermique du mur.

Pour la pose sous rampants, vous devez choisir un complexe P3, dont l’isolant a une épaisseur inférieure ou égale à 80 mm.
Les complexes isolants n’offrent pas la maîtrise du flux de vapeur par conduction, au niveau des joints et aux jonctions avec le gros œuvre.
Néanmoins, on peut améliorer l’étan­­chéité au niveau des joints entre plaques et avec le gros œuvre en réalisant un cordon de mastic d’étanchéité entre les plaques, au fond de l’espace entre les bords amincis.
Les complexes posés contre des parois intérieures séparatives, distributives, ou contre une paroi de cage d’ascenseur peuvent ne pas comporter de pare-vapeur.

Les épaisseurs possibles de la plaque de plâtre sont 9,5, 12,5 ou 15 mm. Il peut s’agir de plaques standards, à résistance au feu améliorée, à haute dureté, hydrofugées, pré-imprimées ou à acoustique renforcée. Les complexes sont commercialisés en largeurs de 0,60 ou 1,20 m, avec des hauteurs comprises entre 2,40 m et 3,00 m. Les couches d’isolant ont une épaisseur généralement comprise entre 20 et 120 mm, qu’elles soient en plastiques alvéolaires ou en laines minérales.

Le domaine d’emploi des complexes isolants est défini par la norme NF P 72-204 ou DTU 25-42. Elle stipule qu’ils peuvent être utilisés pour le renforcement de l’isolation thermique des parois verticales en maçonnerie ou en béton, neuves ou anciennes. La pose peut s’effectuer par collage, au mortier adhésif, ou par vissage sur des tasseaux. La fixation mécanique sur une charpente ou une ossature bois est également possible. Il en est de même pour les plafonds horizontaux sous combles perdus, accessibles ou non, pour l’habillage des combles aménagés (plafonds horizontaux, rampants sous couverture, pieds-droits) et pour l’habillage des maisons à ossature bois. Sur les murs en maçonnerie ou en béton d’une épaisseur supérieure à 15 cm, et en dehors des zones très froides, les complexes P1 et P2 peuvent être mis en œuvre par collage ou par vissage sur des tasseaux. Si l’épaisseur de béton est inférieure à 15 cm, seuls les complexes P2 sont autorisés.
Sur les murs enduits au plâtre, seule la pose sur tasseaux verticaux est autorisée. La pose collée sur ce type de mur est interdite.

Les complexes P3 peuvent être posés par collage ou par vissage sur tasseaux, sur tous types de murs et dans toutes les conditions.
La mise en œuvre des complexes isolants doit s’effectuer dans des locaux à l’abri des intempéries. Avant le début des travaux, il convient de les stocker à plat, à l’abri de l’humidité, des chocs et des salissures. Pour ce faire, utilisez des cales disposées dans le sens de la largeur et espacées de 60 cm, au maximum. Les cales doivent avoir une largeur minimale de 10 cm et une longueur au moins égale à la largeur des plaques.

Les complexes cassés, fissurés ou dont le pare-vapeur est détérioré ne doivent pas être employés. S’ils présentent des ruptures complètes, utilisez-les comme chutes.
En cas de panneaux avec isolant plastique alvéolaire déformés, s’ils présentent un défaut supérieur à 10 mm sous une règle de 2 m, il est possible de rétablir la rectitude de la plaque de plâtre en tranchant l’isolant longitudinalement et transversalement tous les 40 cm sur les trois quarts de la hauteur de l’isolant.
Les canalisations de plomberie peuvent traverser un complexe uniquement de façon perpendiculaire.
Attention, si le mur support présente des défauts de planéité ou un faux aplomb supérieurs à 15 mm, la pose collée ne convient pas. Optez dans ce cas pour une mise en œuvre sur tasseaux ou orientez-vous vers un autre système d’isolation thermique.

Quel que soit le type de pose retenu, le support doit être sain, homogène et ne pas ressuer l’humidité.

D’après L’isolation © DFTG

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