Les isolants en coton

Voici un matériau très courant et qui gagne à être recyclé pour isoler nos maisons : le coton…

Le cotonnier de culture (Gossypium hirsutum) est un arbuste à croissance rapide pouvant atteindre 1,5 m, originaire d’Inde, où le coton était déjà tissé 3 000 ans avant notre ère, et cultivé sous toutes les latitudes chaudes. Après floraison, il produit des capsules qui, une fois matures, s’ouvrent, laissant apparaître des graines et des fibres blanches. Il est très sensible au froid (les jeunes pousses meurent en dessous de 10 °C), adore l’arrosage, mais supporte la sécheresse et craint les parasites. Cette fibre végétale que l’on ne présente plus peut servir à fabriquer des isolants pour le bâtiment. La plupart des laines de coton sont fabriquées avec des mélanges de coton naturel et de cotons recyclés issus de déchets de coupes ou de vêtements. Certains produits utilisent presque uniquement du coton recyclé, car cette ressource est abondante.

La culture du coton conventionnel (non biologique) est extrêmement polluante puisqu’elle recourt massivement aux intrants, notamment les pesticides, et à l’irrigation. La majeure partie des pesticides mondiaux est déversée sur les champs de coton. C’est pourquoi il faut privilégier le coton biologique, si possible, ou la laine fabriquée à partir de coton recyclé. Ces produits sont plus bénéfiques pour l’environnement puisqu’ils permettent de développer une filière de recyclage et de valoriser les vêtements usagers.
Le coton recyclé est lavé, découpé, haché, défibré, puis mélangé avec des fibres thermofusibles afin de constituer des panneaux ou des rouleaux de différentes épaisseurs.


Selon les fabricants, la récupération de vêtements blancs est privilégiée pour donner une laine blanche ou des vêtements de couleur ou de jeans pour donner une laine de couleur bleue. Le liant, généralement du polyester, peut être remplacé par des liants naturels. Ce point est à vérifier dans les composants du produit lors de l’achat. La composition de la laine de coton recyclé peut également inclure un pourcentage d’autres fibres comme de la laine de mouton et/ou de l’acrylique.
La densité de la laine de coton est comprise entre 20 et 25 kg/m3. La laine de coton à souffler présente une densité plus faible de l’ordre de 13 kg/m3. Une isolation thermique à base de coton apporte une faible inertie à l’habitation. Pour bénéficier d’effet d’inertie, il faut employer des laines plus denses et plus compactes dont la masse volumique est comprise entre 50 et 75 kg/m3.

En revanche, lorsqu’elle est appliquée par insufflation (combles, vides de construction…), la laine de coton en vrac dégage beaucoup de poussière. L’applicateur doit donc utiliser des dispositifs de protection adéquats (masque, lunettes…).
Le coton est un matériau biodégradable, voire compostable, recyclable ou réutilisable.

Pour un isolant constitué d’une majorité de coton vierge, sa culture et son transport demandent une forte proportion d’énergie grise. Le coton issu du recyclage a un bilan beaucoup plus positif.
Le coton par lui-même ne présente pas de danger sanitaire, il ne provoque pas de dégagements toxiques pendant son cycle de vie, ni en cas d’incendie.
La laine de coton doit être traitée contre les moisissures, les champignons, les insectes xylophages, les acariens et le feu. Il y a lieu de s’informer sur l’innocuité des produits utilisés et de choisir quand c’est possible des produits sans additifs chimiques.

La laine de coton a tendance à se tasser dans le temps lorsqu’elle est utilisée en isolation verticale. En revanche, elle ne se tasse pas après une humidification partielle. Elle n’est pas très résistante à la compression et n’est pas utilisée en isolation sous plancher ou chape flottante, sauf sous forme de feutre de faible épaisseur et pour des besoins d’isolation acoustiques principalement.
Le coefficient de conductivité thermique de la laine de coton en rouleau se situe entre 0,037 et 0,040 W/m.K et entre 0,037 et 0,042 W/m.K pour la laine de coton en vrac.
Les performances acoustiques sont bonnes pour l’isolation contre les bruits aériens.
Très perméable à la vapeur d’eau et hygroscopique, elle est un bon régulateur de l’hygrométrie de l’air. Les fibres très fines, légères et résistantes, absorbent et restituent l’humidité. Néanmoins, le coefficient lambda diminue (plus de 10 %) lorsque la laine est humide, mais elle retrouve ensuite ses performances thermiques. Souvent, selon les applications, la pose d’un freine-vapeur est recommandée.

La laine de coton est proposée à un prix assez élevé. La laine issue du recyclage offre des prix plus attractifs.
La laine de coton est utilisée pour l’isolation des murs, toitures, planchers et cloisons.

D’après L’isolation © DFTG

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