Le label Minergie

Ce label de conception bioclimatique a été créé en 1998, en Suisse. La version de base est déjà supérieure à la réglementation française…

De plus, il existe une déclinaison Minergie-P, qui repose sur le label Passivhaus. Pour le label de base, la demande de chauffage est limitée à 15 kWh/m2/an en construction neuve et à 50 kWh/m2/an en rénovation. Le principe est le même que la Passivhaus. L’enveloppe doit être très isolée, le plus souvent par l’extérieur. L’étanchéité à l’air doit être correcte. Les fenêtres sont à double vitrage peu émissif. La ventilation peut être mécanique. On a toujours recours à des appareils de chauffage. Les énergies renouvelables sont privilégiées pour l’obtention du label. Les appareils ménagers sont de classe A. Le surcoût d’une construction Minergie est de 6 % environ. Le niveau Minergie-P est une mise à jour du label de base, s’inspirant directement de PassivHaus, avec une consommation de chauffage, eau chaude et climatisation inférieure à 35 kWh/m2/an. Le triple vitrage est indispensable ainsi qu’un isolant de forte épaisseur. Si un chauffage est nécessaire, il ne doit pas dépasser 10 kW/m2/an.
Quel que soit le label, les méthodes de conception bioclimatiques présentées plus haut sont exigées ou fortement recommandées.
Il existe de nombreux autres labels en Europe et dans le monde : Maison 3 Litres en Allemagne, Building America, Leed et Zero Energy Homes aux États-Unis, KlimaHaus en Autriche, Casa Clima en Italie, Zaleh en Nouvelle-Zélande, Breeam en Grande-Bretagne, etc.

La figure ci-dessous dresse un comparatif entre les labels Minergie et Passivhaus par rapport à la RT 2012. Cependant, il est difficile de les mettre en parallèle, car les critères ou principes de mesures ne sont pas les mêmes. Ils sont pratiquement équivalents dans le cas de Minergie et de Passivhaus, mais spécifiques dans le cas de la RT.
Par exemple, si l’on considère la surface d’habitation prise en compte dans les calculs, elle est différente dans tous les cas. Seul le label Passivhaus retient la surface habitable réelle.
La consommation d’énergie primaire ne concerne pas les mêmes postes. On peut néanmoins en déduire la consommation maximale pour le chauffage, dont la RT 2012 donne la valeur la plus haute.
La température intérieure retenue pour les calculs est de 20 °C pour Minergie et Passivhaus, alors qu’elle est de 19 °C pour la RT. Cette température étant rarement respectée par les occupants, les calculs de besoin en énergie s’en trouvent faussés dans la réalité.
Il en va de même pour les tests d’étanchéité à l’air. La RT se base sur un calcul spécifique Q4Pa Surf sous une pression de 4 Pa (pascals). Elle doit être inférieure à 0,6 m3/(h.m2). La surface prise en compte est celle des parois en contact avec l’extérieur, ce qui est contradictoire. Plus une maison est compacte, plus il est facile de l’isoler, avec à la clé de bonnes performances thermiques. Or, avec ce calcul, plus une maison a de surfaces exposées à l’extérieur, plus les façades sont alambiquées, plus il est facile d’obtenir un bon résultat. Les labels Minergie et Passivhaus sont basés sur un test d’infiltrométrie N50 sous 50 Pa, caractérisé en volume par heure. Il existe des essais de comparatifs entre les deux valeurs, ils donneraient une équivalence de 0,2 m3/(h.m2) sous Q4Pa surf pour une construction passive ou Minergie, soit trois fois moins que pour la RT. Une autre approche par des travaux du CETE (Centre d’études techniques de l’équipement) de Lyon donnent une conversion approximative entre les deux types de mesures. Pour les maisons individuelles N50 = Q4Pa × 4 (× 2 pour les immeubles collectifs). Par conséquent, si l’on prend la valeur de la RT de 0,6, multipliée par 4, on obtiendrait une valeur sous N50 de 2,4 comparée à une valeur inférieure à 0,6 pour les standards passif et Minergie.
Les valeurs des ponts thermiques sont limitées à des garde-fous dans la RT alors qu’il ne doivent pas exister pour le passif et être extrêmement réduits pour Minergie.
Les coefficients Up des parois peuvent se rapprocher pour certains postes, mais ils sont moins contraignants dans la RT que pour les deux autres labels où ils doivent être inférieurs à 0,15 W/m2.K en tout point.

On constate que l’approche est différente entre les labels et la RT. Les labels privilégient énormément les performances du bâti pour limiter automatiquement les besoins en énergie alors que la démarche de la RT est d’obtenir un équilibre, ou un compromis, entre consommation et performances.

D’après L’isolation © DFTG

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