La nature est souvent bien faite, notamment lorsqu’il s’agit de protéger les êtres vivants du froid. La laine en est un exemple parfait…
Les principaux pays producteurs de laine dans le monde sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ils proposent historiquement une grande quantité de laine, ce qui a entraîné la nette diminution des cours au fil des ans. En France, l’élevage des ovins est en diminution constante. Ils le sont principalement pour leur viande et leur lait et non pas pour leur laine. La filière de valorisation de la laine est encore peu développée. Les débouchés pour la laine de mouton comme isolant thermique sont pourtant potentiellement bons. Une filière organisée permettrait de valoriser les laines de basse ou de moyenne qualité qui constituent des déchets dans d’autres industries où elles ne sont pas utilisées et finissent brûlées. Les races françaises produisent pourtant des laines caractéristiques avec leur frisure et leurs fibres creuses, qui, en emmagasinant une grande quantité d’air, offrent un fort pouvoir d’isolation. Une telle filière permettrait également de dynamiser l’élevage ovin, qui présente, en outre, l’avantage d’être un excellent moyen d’assurer le débroussaillage dans les zones à fort risque d’incendie. En ce sens, l’utilisation de la laine comme isolant devient très intéressante du point de vue écologique.
Les divers traitements d’usage sont appliqués : sel de bore pour l’ignifugation et contre les moisissures. La laine y étant sensible, il convient également de la traiter contre les mites. Le produit généralement utilisé est du Mitin® FF, réputé non toxique.
Le suin constitue une défense naturelle contre le principal ennemi de la laine, les mites. Utiliser la laine non lavée pour conserver ce répulsif naturel ne semble pourtant pas une solution pérenne. En effet, outre le fait que la laine garde une forte odeur, mais qui disparaît au bout de quelque temps, le suin, qui n’est plus produit par l’animal, perd peu à peu ses caractéristiques. La barrière naturelle n’est plus efficace, laissant le champ libre aux voraces mites. Le risque est non négligeable de perdre son isolation au bout de quelques années, littéralement dévorée. C’est pourquoi, pour ceux qui souhaitent une méthode d’isolation entièrement naturelle en se fournissant en toisons non traitées, il est conseillé de réaliser une isolation sous forme de panneaux démontables afin de pouvoir vérifier qu’il n’y a pas d’attaque en cours et d’y remédier sans trop de difficultés si tel est le cas.
La laine de mouton est légère avec une masse volumique comprise entre 12 et 35 kg/m3. Si elle assure une bonne isolation l’hiver, sa faible inertie la rend inadaptée pour le confort d’été.
La laine de mouton ne présente aucun danger pour la santé. En cas de mise en œuvre par insufflation, il peut y avoir persistance de fibres fines. Le poseur devra s’équiper des protections nécessaires. Lorsque l’isolant est hermétiquement installé, il n’y a pas de risques pour les occupants. Vérifiez la nature du traitement antimites employé, qui peut présenter des risques potentiels pour la santé.
La laine est un produit biodégradable, recyclable, réutilisable ou incinérable. La récolte de la matière première et la fabrication du produit fini consomment peu d’énergie grise.
La laine de mouton présente un faible degré d’inflammabilité, elle tend à s’éteindre d’elle-même. Avec un traitement au sel de bore, elle est considérée comme difficilement inflammable. Sa stabilité est moyenne, il existe des possibilités de tassement en isolation verticale et elle ne convient pas pour les mises en œuvre en compression.
Le coefficient de conductivité thermique de la laine de mouton se situe entre 0,035 et 0,044 W/m.K, ce qui en fait un bon isolant thermique. Ses qualités acoustiques sont également reconnues.
Elle est très perméable à la vapeur d’eau et présente de grandes capacités hygroscopiques. Elle peut absorber jusqu’à 33 % de son poids en eau, ce qui naturellement n’est pas souhaitable, puisque c’est aux dépends de ses capacités thermiques. Cet isolant n’est, par conséquent, pas recommandé dans les pièces à forte hygrométrie, contre les parois humides et sur les planchers en contact avec le sol. La pose d’un freine ou pare-vapeur est recommandée dans tous les cas pour éviter une dégradation des structures, due à la migration de la vapeur d’eau qui pourrait condenser dans l’épaisseur de la laine.
Le coût de la laine de mouton est encore assez élevé, dans la fourchette haute des isolants naturels. Ces produits sont principalement disponibles auprès de distributeurs de produits écologiques.
Elle est commercialisée sous forme de rouleaux, de feutre, ou en vrac. Le feutre est utilisé pour l’isolation acoustique sous plancher. La laine en rouleaux pour l’isolation dans les combles perdus sur plancher ou entre solives, pour la pose en rampant des toitures entre chevrons, pour la pose en parois verticales avec agrafage ou pour le remplissage de caissons.
La laine en vrac est utilisée pour l’isolation des combles et des vides de construction. Elle doit être posée au moyen d’une souffleuse cardeuse afin de lui restituer son gonflant.
D’après L’isolation © DFTG