Menuiserie : assembler tiroirs et caissons

De nombreux assemblages permettent de confectionner des caissons de tiroirs, des boîtes ou des étagères avec des éléments en bois massif. D’autres solutions sont également possibles pour les panneaux de contreplaqué ou dérivés du bois. Le principe consiste à assembler les pièces par leurs chants.


Le système le plus simple est le plat joint à vif. Cependant, il nécessite d’être renforcé par collage, avec des fixations mécaniques, des tourillons, des lamelles ou des dominos. Le façonnage des pièces est facile puisqu’il consiste en une simple découpe. En revanche, le bout des pièces reste visible.
L’assemblage à plat joint à coupe d’onglet offre une liaison plus propre. Il peut être simplement collé, si une grande résistance n’est pas nécessaire, ou renforcé comme précédemment par des tourillons ou des lamelles, ou encore par la réalisation de rainures et fausses languettes.
Dans cette catégorie d’assemblages, nombreux sont ceux à queues. Le plus simple est l’assemblage à queues droites. L’extrémité de chaque pièce accueille des queues droites qui s’imbriquent les unes dans les autres. Cet assemblage doit être collé, car il n’offre aucune résistance mécanique. C’est un assemblage principalement décoratif pour traiter les angles de coffrets, par exemple. On peut jouer également avec deux essences différentes.
L’assemblage traditionnel pour les tiroirs est le mythique assemblage à queues d’aronde. Il est apparu au début du XVIe siècle. Il s’appelait queue d’hironde (pour queue d’hirondelle, dont il s’inspire), qui est devenu queue d’aronde.

Il est principalement utilisé pour les tiroirs, car il offre une excellente résistance à la traction. Sa réalisation manuelle demande de la précision, mais il existe de nombreuses solutions d’usinage avec des machines qui permettent de le réaliser rapidement.
Il y a plusieurs variantes d’assemblages à queues d’aronde. Le traditionnel laisse apparaître l’extrémité des queues sur chaque face. Il n’est pas employé pour les tiroirs car il serait disgracieux. De plus, sur les meubles de style, les bois nobles (ou les placages précieux) sont utilisés en façade. Des essences plus communes sont utilisées pour l’intérieur des tiroirs.
La variante traditionnelle destinée à cet usage est l’assemblage à queues d’aronde recouvertes. Les queues des côtés, plus courtes, ne sont pas apparentes sur la face avant. Pour la réalisation de tiroirs traditionnels. Pour les assemblages de meubles simples, il n’est pas rare de ne trouver que trois ou quatre queues sur les côtés des tiroirs et non pas une répartition sur toute la hauteur.
Une version de queues d’aronde recouvertes réalisées à la machine permet de réaliser des queues arrondies.
La dernière variante d’assemblage à queues d’aronde est celle à queues perdues d’onglet. Les queues sont réalisées sur une coupe d’onglet, ce qui est encore plus délicat à usiner. Elles sont alors invisibles, mais jouent pleinement leur rôle de résistance à la traction.
D’autres solutions permettent des assemblages de caissons en angle, généralement réalisés à la machine (défonceuse sur table, toupie). La rainure et languette bâtarde permet d’associer deux pièces à angle droit, mais ne présente pas de résistance à la traction, elle est donc exclue pour les tiroirs. En revanche, la version semi-recouverte est totalement adaptée, mais l’assemblage doit être renforcé par collage.
Pour masquer les bouts des pièces, on réalise un assemblage à rainure et languette bâtarde recouvertes d’onglet.
Les fraises de défonceuse ou de toupie permettent d’usiner de nombreux profils d’assemblage comme les bouvetages.
Une simple feuillure permet également ce type de liaison, mais sans aucune résistance si on n’a pas recours à un renforcement.

Pour la liaison de traverses intermédiaires (étagères, par exemple) ou de cloisonnements, il existe plusieurs solutions. Les liaisons à plat joint sont renforcées par des tourillons, des lamelles ou des vis invisibles.
On peut aussi profiler les montants ou les traverses. Le plus simple étant l’embrèvement plein (montant rainuré à l’épaisseur des traverses). Un embrèvement à languette consiste à réaliser une rainure moins haute dans le montant et une languette dans l’épaisseur de la traverse.
Une autre solution est l’embrèvement à fausse languette. Montant et traverse comportent une simple rainure dans laquelle on insère une fausse languette collée au montage.
L’embrèvement peut être renforcé en profilant la rainure et l’extrémité de la traverse en queue d’aronde, soit sur toute la longueur de la traverse, soit avec une rainure arrêtée pour qu’elle ne soit pas visible à l’avant de l’assemblage. Pour un aspect décoratif, on peut choisir un embrèvement à queues droites.

D’après Le grand livre de la menuiserie © DFTG

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